samedi 28 avril 2012

   A lire sur le site de L’Express ce samedi 28 avril l’entretien accordé par Michel Caillat, responsable du CACS, à la rédaction du journal.
   Il est dommage que l’article qui analyse un phénomène social et évoque la mythologie sportive soit intégré dans la rubrique sport même si la “ghettoïsation” du sport est moins nette sur un site que dans beaucoup d’autres supports (“journaux papier, radio et télévision).

Quevilly ou le mythe du “petit contre le gros"

Par MCaillat (Express Yourself), publié le 27/04/2012

(voir l’article sur le site de l’Express)
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samedi 21 avril 2012

La vérité = le mensonge
Ou quand le relativisme sert toujours l'ordre établi

   La mode du "tout se vaut" s'accélère. Sur le dossier Arena, la presse semble une fois encore renvoyer dos à dos le maire et l'opposition. Les journalistes pensent faire leur travail et ne pas s’engager en affirmant  : “Le syndicat pense que..." ou "l’opposition pense que ...”. Dans le cas présent, ils oublient un peu vite qu'il  n’y a pas que l’opposition (sous entendu municipale) qui pense que c’est un passage en force. De nombreux Orléanais bien informés se scandalisent de la décision qui engage l'argent des contribuables dans un projet démentiel et élitiste.
   Faire croire que rien n’est réellement vrai rien ou que rien n'est vraiment faux, c'est oublier les faits  les constats et des  présomptions suffisamment fortes pour dire clairement : oui, le passage en force de Serge Grouard est incontestable. Le Maire a fait jouer ses relations à deux jours d'une élection qu'il pense perdue pour son camp et à demander à son ami, David Douillet, de liquider l'affaire avant de quitter les lieux.
   La réaction  de M. Grouard est sans surprise mais d'une mauvaise foi évidente pour qui connaît un peu le fonctionnement habituel des institutions : "La procédure est logique, il faut que les affaires continuent avant les présidentielles. Il n'y a pas d'accélération...". De qui se moque t-il ? La déclaration d'intérêt général le lundi, la décision d'attribution d'une subvention de 20 millions d'euros le vendredi lors d'une réunion du CNDS prévue en novembre, tout est normal ? Il n'y a pas d'accélération avant le premier tour des présidentielles ?
   En notre ère de relativisme dévastateur, ce que peut dire un scientifique après 30 ans de recherche (par exemple la terre tourne) vaut ce que dit le premier venu au café du commerce (c'est pas la terre qui tourne, c'est c’est le soleil). Le titre  de la presse serait alors : "Selon la majorité, le soleil tourne autour de la terre. L'opposition minoritaire affirme que c'est la terre qui tourne”. Vérité et mensonge se mêlent pour servir les pouvoirs en place et faire taire toute critique fondée.
   Le CACS ne défend pas l'opposition municipale quand il dénonce le comportement honteux du maire et  le projet absurde de l'Arena. Il la défend d'autant moins quand il lit dans la presse que certains élus de ladite opposition pensait que l'Arena allait être ouverte à tous (qui peut les croire ?). Le CACS attend toujours un débat sérieux sur le fond tel qu'il est posé dans le dossier Arena publié sur ce blog. La franchise vaut pour tout le monde.
   On peut être pour ou contre l'Arena mais on ne peut pas dire n'importe quoi.
   On ne peut pas transgresser les règles de la morale publique en se présentant comme l'ange vertueux qui défend les prétendues "valeurs" du sport.  Chez M. Grouard comme chez les sportifs pratiquants et dirigeants, le fossé est toujours plus grand entre les discours sur la fraternité, la pureté et la loyauté et la réalité  des terrains et des actes. Nous en avons encore une preuve éclatante.
                                                                                     M.C.
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Communiqué du CACS sur le projet Arena
Sans scrupules et sans morale
    Arrêtons de faire croire qu’il n’y a pas eu de pression.
    Sans scrupules et sans morale, le maire d’Orléans et ses amis ont bouleversé le calendrier du CNDS (réunion prévue en novembre et non le 20 avril). Qu’ils prouvent le contraire même si on les sent capables d’inventer n’importe quelle histoire.
    A la veille sans doute de la défaite de leur candidat et du changement de gouvernement, MM. Douillet et Grouard ont imposé à la direction UMP du CNDS (Centre national pour le développement du sport) la tenue d’une réunion et l’octroi de la subvention de 20 millions.
    Le procédé est honteux et on peut espérer que les Orléanais n’auront pas la mémoire courte.
    Il faut espérer aussi que les recours divers se multiplieront pour empêcher la réalisation de ce projet pharaonique pour une ville comme Orléans, très coûteux pour les habitants, mortel pour le Zénith et scandaleux à l’heure où l’on réduit les dépenses publiques dans tous les domaines de la Santé à l’Education.
    M. Grouard, le “sportif”, pense qu’on peut gagner par tous les moyens même les pires.
    La partie n’est pas finie...

vendredi 20 avril 2012

Quand une réunion prévue en novembre
est avancée au... 20 avril !
Le dossier Arena bouleverse le calendrier pour de sombres raisons politiques. La preuve est faite.

   Le doute n'est plus permis. Le Maire d'Orléans a souhaité faire étudier au plus vite  (avant la défaite annoncée ?) le dossier Arena. Le 20 avril, la réunion du Conseil d'administration du CNDS a répondu a ses attentes.
   La précédente réunion avait eu lieu il y a moins d'un mois, le 22 mars. Voici ce qu’on lit dans le compte rendu officiel de cette réunion sur le site de l’association nationale des élus en charge du sport. Comme prévu dans les textes, le Conseil d’administration du CNDS doit se réunir normalement deux fois par an : une fois en mars et... une fois en novembre.
   M. Grouard avouait sottement le vendredi 20 avril au matin son "passage en force" par cette formule : “Les adversaires de l’Arena font tout pour retarder le projet et ils s’étonnent de l’accélération”. Comme si le parallèle pouvait être fait. Comme si, le dire ainsi, ce n'était pas reconnaître évidemment que l’accélération est politique.
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CNDS : Bilan de la première session 2012

2 avril 2012
Suite au Conseil d’Administration du CNDS qui a eu lieu le 22 Mars dernier, voici une analyse de cette première session 2012 et de nouvelles informations concernant le CNDS pour cette année :
Pour cette première session, ce sont 343 projets qui ont été examinés par le comité de programmation dont 3 ARENAS :

- ARENA d’Orléans
- ARENA de Brest
- ARENA de Trélazé

Coût total des 343 projets : Plus d’1 Milliard € (environ 80M€ de plus qu'en 2ème session 2011).
Demande totale au CNDS : 165 Millions € (environ 20M€ de plus qu'en 2ème session 2011).

Suite aux réunions successives du Comité de programmation, 113 projets ont pu être retenus :

Coût total des 113 projets : 331 Millions €
Attribution du CNDS : 32.6 Millions €

Sur l’ensemble des dossiers retenus par le comité de programmation, l’effort d’un taux de 15% a été maintenu pour 2012.

Un examen particulièrement attentif a été effectué pour les projets situés en ZUS correspondant à une demande de plus de 30M€.

Ce sont les projets de Piscines (38) et Terrains de grands jeux (121) qui représentent la plus grosse demande au CNDS pour cette session.

Calendrier de la seconde session 2012 :
Prochain comité de programmation : Octobre 2012
Prochain Conseil d’Administration : Novembre 2012
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Communiqué du CACS du 17 avril après-midi  

L’Arena : vous avez dit intérêt général ?

   David Douillet a signé la reconnaissance d’intérêt général de l’Arena (Journal Officiel, Arrêté du 13 avril). Avant de partir, le Ministre aura ainsi aidé son ami Serge Grouard, le maire d'Orléans. Si l’Arena est d’intérêt général alors... les mots n'ont plus de sens. Le Ministre en connaît-il la signification ?
  Le combat contre cette “folie des grandeurs” n’est pas perdu puisque l’argent n’est pas encore débloqué. Il le sera peut-être vendredi lors de la réunion du CNDS (Centre national pour le développement du sport), convié, comme par hasard, à trancher juste avant les élections. Etonnant, non ?
   Sans parler de l’absurdité du projet (il faudrait que les partisans de la grande salle acceptent le débat pour qu’on puisse dire pourquoi il est démentiel sur tous les plans), il faut bien qualifier cette précipitation de scandaleuse. L’argument de cour d’école (“les autres font pareil” ) justifie toutes les atteintes à la morale publique.
   A la veille de prendre la porte, David Douillet le “sportif exemplaire” (dit exemplaire) confirme le fait qu’il n’y a pas “transfert d’éthique” entre le tatami et la vie en société.
   Demandons aux Orléanais - après un débat argumenté - s’ils sont favorables à la grande salle. On verra alors s’ils admettent qu’avec l’Arena, l’intérêt collecfif transcende les intérêts particuliers, et s’ils reconnaissent qu’avec ce merveilleux équipement l’intérêt de la (petite) ville d’Orléans transcende l’intérêt de chacun de ses habitants C’est la définition courante de l’intérêt général. Il y en a une autre : l’intérêt général c’est l’intérêt de la classe dominante. Du moins l’intérêt de ceux qui, à un moment donné, ont le pouvoir...

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Communiqué du CACS du 18 avril en soirée

Douillet est imbattable et écoeurant

   “A trois jours du premier tour, c'est pas joli”. Le ministre des sports David Douillet vient de condamner le ralliement à Hollande de Martin Hirsch et Fadela Amara.
  Amara, Hirsch et quelques autres se rallient individuellement. Leur acte n’a pas de conséquence directe sur les Autres.
   A sept jours du premier tour, David Douillet signe dans la précipitation un arrêté déclarant l’Arena d’intérêt général et impose une réunion du CNDS à 48 heures du vote. Avec de nombreuses conséquences (si la réunion a lieu) sur les Autres (les habitants d’Orléans et les Français qui participeront au financement). Non seulement « c’est pas joli, joli » mais c’est honteux.
  Douillet qui a promis la mort du sport si Hollande est élu donne une pitoyable image de l’homme politique et du champion reconverti.
   Aujourd’hui, à 100 jours de l’ouverture des Jeux de Londres, il a défendu l’idéal olympique de pureté, de fraternité, de loyauté et de désintéressement.
   Quel écoeurement devant ce gouffre entre ce qu’on dit et qu’on fait.
   Qu’il parte et vite…

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lundi 9 avril 2012

Pour comprendre ce qu'est le sport
Organisez une conférence sur le
phénomène social majeur de notre temps

« Fait social total » qui mobilise des millions de personnes sur la planète, le sport échappe encore à la réflexion. Or, le sport n’est pas un jeu neutre et anodin mais une vision du monde. Vous n’êtes pas convaincu ? Les conférences-débats du Centre d’analyse critique du sport (CACS) vous permettront de bien comprendre les enjeux politiques, économiques, idéologiques et culturels du phénomène sportif.
   Sur simple demande au CACS (lecacs@live.fr), vous recevrez le quatre-pages de présentation de ces conférences.

   Personne ne peut le nier : le sport sature notre espace et notre temps. Or, malgré ses centaines de millions de licenciés sur la planète (15 millions en France), ses milliards de téléspectateurs, son intégration totale à «l'économie-monde», son implacable marchandisation et son omniprésence dans la vie quotidienne, il reste un sujet méconnu et tabou.
   Sportifs et non-sportifs, hommes politiques, intellectuels, « glissent» trop souvent sur l'institution soit par amour aveugle, soit par dangereux désintérêt de connaissance (« Le sport je m’en moque, ça ne m’intéresse pas»). Le débat d’idées, possible sur l’Ecole, la Famille, l’Eglise, l’Hôpital, l’Armée et d‘autres institutions, est très difficile voire impossible sur le sport. Pourquoi ?
   Le sport - défini comme pratique compétitive, codifiée et non comme simple activité physique - n’est pas une simple somme de résultats et de performances et jeu anodin et innocent, mais une institution et une « vision du monde ». La pratique et le discours sportifs dictent des comportements, modèlent les corps et les esprits comme l’avait bien compris Pierre de Coubertin.
   Il s’agit de donner aux citoyens, de la manière la plus pédagogique possible, les éléments leur permettant de juger du sport comme « fait social total » selon l’expression du grand ethnologue Marcel Mauss c’est-à-dire comme phénomène aux multiples implications politiques, économiques, idéologiques, mythologiques et culturelles. Il faut donner au public les moyens de comprendre qu’il est temps de penser au sport (on n’y échappe pas) en le pensant.
   Michel Caillat, responsable Centre d'Analyse Critique du sport et auteur de nombreux ouvrages et articles sur le sujet, propose des conférences-débats sur les grands thèmes suivants* :
1.     Le sport royaume de la pensée unique (il faut se demander pourquoi tout le monde ou presque pense le sport, plus que tout autre domaine, de la même façon)
2.     La sociologie du sport est un sport de combat (il faut comprendre pourquoi l’étude du fait social appelé sport se heurte fortement aux préjugés, aux croyances et aux idées reçues largement relayés par les médias)
3.     Le sport et le problème de sa définition (il faut en finir avec la confusion largement entretenu sur le mot sport. Toute activité physique n’est pas du sport qui est une activité corporelle d’un type particulier).
4.     Le sport et ses valeurs (il faut confronter la morale, l’éthique et les valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité avancées dans les discours avec la réalité)
5.     Le sport et l’argent (il faut étudier les liens entre le sport et le système économique et montrer la récurrence des discours sur sport et argent depuis un siècle)
6.     Le sport, l’intégration, l’immigration (il faut analyser les rapports entre le sport, l’histoire de l’immigration en France et le rôle réel de la pratique sportive dans la socialisation)
7.     Le sport et la culture (il faut se demander dans quel sens on peut parler du sport comme d’une culture)
8.     Le sport et la santé (il faut s’interroger sur la formule « le sport est bon pour la santé » qui confond sport et activité physique)
9.     Le sport et ses mythes (il faut mettre en question les discours sur la pérennité du sport, sa démocratisation et ses perversions)
10.  L’idéologie olympique (il faut comprendre l'idéal olympique et l'esprit sportif).
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* Un autre thème peut être traité selon le souhait des organisateurs. Sur simple demande, toute explication détaillée sera donnée sur le traitement du thème choisi.
Comment organiser une conférence-débat
Pour qu’une conférence soit organisée, il suffit de contacter le CACS (renseignements ci-dessous) quelques semaines (au moins huit) avant la tenue du débat.
Pour les associations nationales et les institutions :
. Participation à la conférence : 200 euros
. Paiement des frais de transport, de repas et d’hébergement si besoin
Pour les associations locales :
. Participation à la conférence : 50 euros
. Paiement des frais de transport, de repas et d’hébergement si besoin
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Pour tout renseignement :
Le Centre d’Analyse Critique du Sport
Adresse : 4 Cité Nouvelle du Champ Rond - 45 000 Orléans –
E-Mail : lecacs@live.fr
Tel : 02 38 62 65 85
Portable : 06 82 57 55 73



samedi 7 avril 2012

L'insignifiance des discours

 

Vendredi 6 avril , GuyForget, capitaine de l'équipe de France de tennis, disait : «Un double déterminant»

    Après avoir constaté la performance impressionnante de John Isner et le contrat rempli de Jo-Wilfried Tsonga, Guy Forget estime que le double sera déterminant mais que Benneteau et Llodra possèdent les armes pour contrer les Bryan.
 
Samedi, Guy Forget disait après la défaite en double  : «Je n'envisage pas la défaite une seule seconde »
    « J'ai un peu la rage. Il y a encore une journée. On a nos balles, notre surface, notre public, on va la jouer et la gagner la journée de demain. Les meilleurs l'ont emporté sur le papier. Jo (Tsonga) devait battre Harrison, Isner est mieux classé que Gilles (Simon) et les Bryan devaient battre Mica (Llodra) et Bennet (Benneteau). La logique a été respectée, qu'elle le soit demain et gagnons ces deux points de simple.
   Jo est notre leader, il est 6e mondial, il souhaitait jouer contre Isner sur terre battue, joue le match et gagne. Pareil pour Gilles. J'attends de leur part une attitude, une qualité de jeu, des bons choix et une victoire. Les deux matches de demain, on va les jouer et les gagner. Je n'envisage pas la défaite une seule seconde ce soir
   Jusque-là, la logique a été respectée, j'ai donc envie de me dire que la victoire de Jo et celle de Gilles seront aussi logiques. Sinon on n'a pas notre place en demi-finale. Si on ne gagne pas - ce que je n'envisage pas une seule seconde - c'est qu'on n'a pas notre place et qu'on n'est pas assez bons. On fera un constat. Pour autant, je suis gonflé à bloc ce soir que ce soit dit. J'ai le droit et même le devoir en tant que sélectionneur d'appeler à la révolte. Aux armes, citoyens ! Faisons-nous respecter demain sur le terrain, chez nous !
 
Résumé de la pensée de Guy Forget : le double est déterminant mais il ne l’est pas si on gagne les deux derniers simples qu’on doit logiquement ne pas perdre. Et  si on ne les  gagne pas, on aura perdu et si on perd c’est qu’on n’est pas assez bons.
   « J’ai un peu la rage » , « On va booster les troupes » , « On va se faire respecter chez nous » « Aux armes citoyens ! », Guy Forget ajoute le discours guerrier au ridicule des propos. Il illustre parfaitement l’insignifiance voire le ridicule. de la très grande majorité des commentaires sportifs qui saturent notre temps.