lundi 25 février 2013

                                             Au fil de l'actualité...
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 LES RICHES ONT LA PAROLE.-  Il n'y a pas que les sportifs qui veulent nous faire pleurer sur leur sort et faire payer les Autres. Jacques Attali donne des conférences à 20 000 euros la conférence. Christine Ockrent fait des "ménages" (des interventions pour les entreprises) à 18 000 euros le "ménage". Attali et Okrent sont partout, invités des médias voire responsables d'émission (Ockrent vient d'intégrer France Culture). Attali et Ockrent qui sévissent dans les coulisses du pouvoir depuis près de 40 ans donnent en permanence de grandes leçons qui peuvent se résumer ainsi : "C'est la crise, c'est la crise, il faut faire payer le peuple, allonger l'âge de la retraite, taxer les classes modestes et moyennes". Leur discours est insupportable. La complicité des médias est honteuse. Attali et Ockrent gagnent en un mois ce que la grande majorité de la population ne gagne pas en plusieurs années. Il y a quelque écoeurement à les entendre prêcher continuellement, sans être contrariés, la parole des riches.

AULAS OU LE DOUBLE DISCOURS.- Le patron de choc de l'Olympique Lyonnais n'a jamais cessé de pleurer devant la fiscalité française, l'impossibilité d'entrer en Bourse (avant que ses amis lui en donnent les moyens), les côuts, les "charges", le poids de l'Etat. Sans argent disait-il, il ne peut pas y avoir de grands clubs. Depuis quelques jours, Aulas joue les modestes et stigmatise le marketing et l'argent fou du PSG. Pas besoin de grand joueur pour gagner, il suffit d'en vouloir, de se battre, d'être motivé et revanchard. "Quand on veut on peut" laisse entendre le président libéral de l'OL. Lyon est en difficulté financière, alors il faut adapter le discours. Un jour, il faut dire le plus grand mal de l'Etat pour expliquer le manque d'argent et de grande équipe ; un autre jour, il est possible de dire que l'argent ne fait pas tout et qu'on peut gagner en comptant sur soi. M.Aulas favorable à la tranche à 75% ? Il ne faut pas exagérer. L'Etat pille ses joueurs qui gagne des millions d'euros par an. La preuve. Imaginons un joueur marié, un enfant, qui gagne 100 000 euros nets par mois soit 1200 000 euros par an. Il paye environ 495 000 euros. Il ne lui reste que 700 000 euros pour vivre et avec la taxe, il risque de ne plus avoir que 650 000 euros pour l'année soit environ 54000 euros par mois. Sachant que le SMIC net est de 1121 euros net depuis le 1er janvier, le joueur ne gagne finalement que 48 SMIC soit 4 ans de SMIC par mois. On comprend mieux les plaintes du Président Aulas et de tous les footballeurs de haut niveau...

GABART, LE "ARMSTRONG DES MERS" ?.- Il pulvérise les records, il dort très peu pendant près de 80 jours (sans dopage évidemment), il fuit le monde pour ne plus être embêté par les soucis du quotidien. Gabart va gagner, Gabart gagne, Gabard est héroïque. Ce fut dur mais si jouissif... En mer, “les navigateurs ne sont plus des humains” dit-on. Alors, peu importe les valeurs qu’ils véhiculent, l’essentiel est qu’ils fassent rêver.
   La presse parlée et télévisée en fait la “une” (avant le Mali, avant la "manif" des pro-mariage pour tous. Gabart sera sur toutes les chaines dans les prochains jours. “Beau gosse et premier de la classe” nous prévient-on. De quoi attirer les foules. Et de quoi, pour beaucoup de monde, vivre par procuration.
    Les ouvriers de Renault ou les métallos de Fleurange ne font pas rêver. Ils luttent. Comment s’identifier à des gens qui perdent, et d’abord leur emploi ?
   Les “épiciers de l’aventure” ont de beaux jours devant eux. Le “système” les soutient.
   Les ouvriers de Renault et les métallos de Fleurange n’ont plus qu’à chercher du travail ou qu’à prendre leur retraite. Les derniers rapports sur le chômage et sur les retraites peuvent les inquiéter. “Il n’y a pas d’autre politique possible” rabâchent la plupart des éditorialistes des grands médias. Décidément, dans cette société hypercompétitive où seuls les gagnants comptent, les “loosers” de Chez Doux, PSA et autres Texas Intruments ont ce qu’ils méritent. Ils ont des jours très difficiles devant eux. Le “système” les accable.
   On va nous accuser de jouer les rabat-joie alors que nous souhaitons simplement le débat en prétendant que ce type de course pose un certain nombre de questions :
. Les aventuriers fuient-ils ou non la société ?
. Pourquoi beaucoup d'individus s'identifient à ces "géants des mers" ?
. Quelles valeurs véhiculent consciemment ou inconsciemment les marins ?
. Quel rôle joue l'argent dans ces courses devenues des spectacles ?
. En voile le mot dopage peut-il être au moins évoqué ?
. Où sont les femmes ?
etc.
PS. La preuve que l'arrivée de F. Gabart a éclipsé les autres nouvelles est,  par exemple, le changement de stratégie de BFM TV qui a annoncé toute la matinée du 27 janvier que "les télespectateurs vivront en direct la manifestation des pro-mariage pour tous". Au dernier moment, BFM TV  a décidé de faire vivre en direct l'arrivée du navigateur. Le "grand problème de société" est apparu sur les antennes à 17 h. La "manif" était presque terminée !

PRUDHOMME, DRUCKER, SARKOZY et TOUS LES COMPLICES.- Dans l’affaire Armstrong, Christian Prudhomme, le directeur du Tour de France, a fait preuve, à l’image de la plupart de ses anciens collègues de la presse, d’une grande lâcheté et d’une belle hypocrisie. Lui et ses amis de la Société du Tour - Bernard Hinault en tête - ont toujours encensé le coureur américain, loué son travail, son très grand professionnalisme. "Les autres doivent prendre exemple sur lui" disait Hinault en 2005 alors que le doute n'était déjà plus permis. Michel Drucker a  éternellement salué le courage d'Armstrong et Nicolas Sarkozy a sans doute su trouver aux côtés de son ami américain quelques précieux conseils. Pour être "au niveau", l'ancien président n'a plus qu'à passer aux aveux et confesser tous ses mensonges. Deux émissions n'y suffiront pas.
   En 2009, Prudhomme a salué le retour d'Armstrong et tout a continué comme avant les révélations de l'Equipe en 2005. "Qui peut croire Armstrong ?" ou "Armstrong est prisonnier d'un mensonge aussi vain que grotesque" pouvait-on lire alors sous la plume de quelques observateurs éveillés mais dont la parole ne franchissait pas les murs d'un cercle restreint. Pour des raisons économiques et idéologiques,  la dite grande presse (radio et télévision) a scandaleusement entretenu la légende. Le 23 août 2005, le quotidien "L'Equipe" titrait : "Le mensonge Armstrong".  Son enquête  révélant la prise d'EPO du coureur en 1999 n'a pas réveillé les bateleurs de foire de la télévision (Thierry Adam, Jean-René Godard, Gérard Holtz, etc.) et des radios (RMC, RTL, etc.). Les complices d'hier se lamentent aujourd'hui du comportement honteux d'Armstrong.
   Et les complices sont partout. Dans le mouvement sportif évidemment, et dans le milieu politique  qui s'est contenté de tenir le discours aveugle de la pureté, celui que tient aujourd'hui encore la Ministre Valérie Fourneyron. Avice, Drut, Lamour, Bambuck, Buffet, etc. ont toujours dit la même chose et rêvent encore à des lendemains qui chantent ! Mais la complicité est à chercher aussi dans un public trop souvent subjugué par la performance, amoureux de la petite reine et nostalgique des balades familiales sur les routes du Tour.
   Tout continuera comme donc  avant pour une simple raison : on ne change pas la logique de la compétition sportive. Prudhomme et ses amis laudateurs du Tour continueront de se donner bonne conscience en tenant le scandaleux double discours  (on sert la soupe au dopé et on le condamne sans ménagement le jour où il est pris). Et en promettant le sport propre pour demain. "Armstrong, c’est du passé."  martèle Prudhomme. Comme le dopage sans doute. Quel courage M. Prudhomme ! Décidément, vous portez bien mal votre nom (homme preux). 
 
LE DAKAR : TOUJOURS LA HONTE.- On dit que le Dakar (devenu scandaleusement une marque après avoir quitté l'Afrique) n'intéresse plus que Gérard Holtz. C'est malheureusement faux. La télévision dite de service public se discrédite en parrainant cette course folle à la vitesse, ce gaspillage indécent d'énergie, ce déploiement humain qui serait si utile ailleurs, bref ce symbole odieux d'un monde dépassé. Le Dakar a toujours été une course obscène ; il le reste.

mardi 5 février 2013

"On peut sauter sur sa chaise comme un cabri en disant le sport c’est beau, c’est pur, ... cela ne signifie rien”
A peine dévoilé le scandale des matches truqués, la “famille sportive” (dirigeants, pratiquants, journalistes, personnel politique) a resserré les rangs pour lancer son slogan habituel : “C’est pas ça le sport”.
Et bien si, le sport c’est ça et ça toujours été ça : de l’argent, des affaires, de la violence, du dopage, des discours sans lien avec la réalité (1). Et pas seulement au plus haut niveau.
Depuis sa naissance à la fin du 19ème siècle, le sport a toujours été lié à l’économie, à la technique, à l’histoire, à la sociologie, à la psychologie (des foules par exemple), à la médecine. Le sport est un “fait social total” qui n’échappe pas aux forces de la société globale.
L’idéal sportif, disons-nous régulièrement, est une pure construction idéologique.
Dans le cas précis des matches truqués, les dirigeants français et la presse nationale voudraient faire croire que la France n’est pas touchée. Par quel miracle ?
Le CACS met à la disposition de qui le souhaite, l’ensemble des affaires de corruption, de caisses noires, de transferts douteux qui ont touché le sport français depuis des dizaines d’années.
Du déclassement d’Antibes dans le championnat professionnel de football (1932-1933) avec la radiation à vie de l’entraîneur à la publication de l’enquête d’Europol (2013), en passant par la Caisse noire de Saint-Etienne, le scandale VA/OM avec le margoulin Bernard Tapie, le dossier des commissions occultes et de la surévaluation des transferts du PSG (1998-2005), la fraude fiscale dans le monde du rugby et les petits arrangements dans d’autres sports, la liste des tricheries et des magouilles est longue.
Bien entendu, on peut sauter sur sa chaise comme un cabri en disant "le sport c’est beau, c’est pur, c’est loyal, ce n’est pas le dopage et pas la triche”, cela n’aboutit à rien et cela ne signifie rien”.
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(1). Voir le livre de Michel Caillat, “L’idéologie du sport en France”, Editions de la Passion,1989.